Premiers pas dans l’univers des pédagogies alternatives
Lorsqu'on commence à s'intéresser aux différentes pédagogies en lien avec l'éducation, un des premiers constats qu'on peut faire c'est que certaines pédagogies ont des cadres très strictes ou qu'elles ont des bases spirituelles qui ne nous rejoignent pas.
Maria Montessori et Rudolf Steiner, par exemple, sont nés en 1870 et 1861. La réalité y était bien différente que celle d'aujourd'hui. Personnellement, j'ai choisi de mettre en pratique les pédagogies avec une approche plus flexible : je prends ce qui fonctionne pour moi, ce qui a du sens, ce qui est en lien avec mes connaissances. Je garde l'esprit ouvert évidemment, mais je crois qu'il est important de se rappeler que les pédagogues qui les ont réfléchies l'ont fait avec la réalité de leur époque. Il existe des écoles et des milieux reprenant les principes de façon plus stricte, mais plusieurs y ont apportés une touche moderne et/ou devraient plutôt porter l’appellation « inspiré de ».
Je tenais à faire cette mise au point, car j'appartiens plutôt à la deuxième catégorie. Je vois comme une richesse d'avoir accès à un éventail de possibilités pour choisir ce qui convient à ma famille et mon service de garde.
Premiers pas inspirés de Maria Montessori
Favoriser l’autonomie et accorder de l’importance aux activités de vie pratique, ce sont les deux premiers principes qui m’ont accrochée dans la pédagogie Montessori.
Pour ce qui est de favoriser l’autonomie, une grande part du travail repose dans l’aménagement du milieu de vie. Dans le langage Montessori, on dira de l’environnement qu’il a été « préparé » pour les enfants. Une des premières choses que j’ai faites, c’est de trouver des façons pour que mes filles soient autonomes dans les différentes pièces de la maison. J’ai placé des crochets à leur hauteur dans l’entrée pour leur permettre de suspendre leurs manteaux, utilisé des rallonges pour les interrupteurs de lumières et revu la disposition des jouets.
Ensuite, l’adulte doit être prêt à agir comme « guide ». Plutôt que de faire les choses à la place de l’enfant, il l'accompagne. Au début, on peut avoir l’impression qu’on passe beaucoup de temps à répéter les routines de base puisque l’enfant a beaucoup à apprendre, mais rapidement, on peut voir les effets positifs de l’autonomie qu'on lui accorde.
Plutôt qu’un coffre à jouets, des tablettes ou un rangement en cube permettent de placer les jouets et le matériel de façon à ce qu’on les distingue bien les uns des autres. L’enfant bénéficie de ce type de rangement, puisque d’un coup d’œil, il a une vue d’ensemble et peut sélectionner ce qui l’intéresse. On veillera aussi à s’assurer de n’avoir que du matériel répondant aux besoins et niveaux de développement présent de l’enfant. Pour se faire, le principe des rotations des jouets est bien utile (on sert les jouets pour n’en laisser que quelques-uns sortis, et on fait des changements au besoin).
Traditionnellement, les activités de la vie quotidienne comme verser un verre d'eau, s'habiller, ouvrir des contenants sont des habiletés du quotidien qu’on présente généralement sur des plateaux. Ces habiletés sont découpées en étapes afin d’être acquises graduellement et par étape : du plus facile au plus complexe. Par exemple, verser de l’eau, trier, ouvrir et fermer puis visser et dévisser, découper, s'habiller (utiliser des boutons, velcros, fermeture éclair). Ceux-ci doivent d’abord être présentés à l’enfant afin de lui montrer la bonne manière d’utiliser chaque plateau.
Personnellement, chez moi plusieurs de ces activités ont plutôt lieu dans la vie courante plutôt que d’être offertes sur plateau. J’invite mes enfants à balayer lorsqu’ils font une activité salissante, ils participent à laver la vaisselle ou nettoyent les miroirs. J’utilise toutefois les plateaux pour certaines habiletés parce qu’ils plaisent réellement aux enfants. Cette façon de présenter les activités est définitivement un des points forts de Montessori. Au fil du temps, ces habiletés acquises de façon isolée contribuent à l’autonomie des enfants.
Fait intéressant : Les enfants seraient, entre 0 et 6 ans, dans la période sensible de l’ordre et du rangement. Une période sensible, en résumé, c’est une période que tous les enfants semblent traverser à différents stades de leur vie. Il existe plusieurs périodes sensibles portant sur différentes choses. L’enfant aura alors un fort intérêt pour cette « habileté », puis elle sera acquise et l’intérêt diminuera. Beaucoup de mamans (moi y compris) ont des anecdotes sur leur enfant qui, à un moment donné, était très porté sur le fait de ranger les objets à leur place. Une période sensible, c’est exactement ça. C’est donc dans cette logique qu’on va accorder de l’importance à ce que l’enfant grandisse dans un espace de jeu épuré et ordonné : lui permettant de répondre à ce besoin que les objets de son quotidien aient une place assignée.
C’est ainsi que j’ai fait mes premiers pas dans les pédagogies alternatives, mais c’était loin d’être terminé.
Signé Cinq minutes pour jouer - Zoé L. Sirois
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